collection
WE ARE FREAKS
La collection We Are Freaks détourne, découpe et transforme le plastique des poupées pour en faire une nouvelle matière, loin de son symbole de femme lisse, parfaite qui ne vieillira jamais. Geste chirurgicale, ce plastique de couleur chair est découpé au scalpel avant d'être fondu, mis en forme, lacéré, recousu: c'est la création d'une nouvelle peau qui vit, qui mute et se désagrège. L'objet joue avec les codes du bijou qui n'est plus là pour embellir le porteur, ni pour le mettre en valeur. Le corps devient un lieu d'hybridation: même si la déformation et la transformation sont illusoires, il s'agit de reprendre le contrôle de sa propre image. La recherche autour de ces prothèses s’apparente à une forme de protestation et un rejet de l'idéalisation du canon de beauté standard : trouver une forme de beauté dans la dimension symbolique de figures montreuses, à la fois séduisantes et repoussantes.
La relation qu'entretiennent le porteur et l'objet est un des axes que je développe ici. Si l'objet n'est pas porté, il reste incomplet. Présenter l'objet sur un fond blanc, c'est passer en parti à côté du sens de celui-ci. Il a besoin de son porteur pour être achevé, pour prendre toute sa signification. La réflexion autour de l'objet ne se fait pas sans son support, qui est ici le corps.